INFERTILITÉ ET SÉXUALITÉ

 

 

Comment le couple vit-il l’épreuve de l’infertilité ?

 

L’annonce de l’infertilité ne laisse généralement pas indifférent. Elle est fréquemment vécue comme une malédiction ou une malchance et elle modifie souvent l’aménagement initial du couple.

 

L’infertilité est une des situations les plus stressantes qu’un couple puisse rencontrer dans sa vie de couple.

Les études ont montré que les couples infertiles sont plus stressées que les couples fertiles. En outre, on observe ne élévation du niveau d’anxiété chez les couples confrontés à l’infertilité ; ce stress peut engendrer lui-même une stérilité ou aggraver une infertilité.

 

Quelles sont les conséquences de l’infertilité sur la sexualité du couple ?

 

Quand un couple apprend la nouvelle de sa stérilité, il y a toujours un moment de crise d’identité. L’annonce de cette nouvelle tombe souvent comme un couperet. Chacun réagit en fonction de sa personne et de ses mécanismes de défense. On assiste parfois à n désespoir dépressif ou à un activisme professionnel, sportif, associatif…

 

Souvent, le couple stérile se retrouve seul face à cette crise d’identité. Dans ce cas, il peut avoir tendance à se replier sur lui-même et à se couper un peu plus des autres pour fuir les allusions sur cet enfant qui ne vient pas ou éviter la souffrance réveillée par les naissances dans l’entourage.

 

Pour survivre en tant que couple, le couple stérile devra passer cette épreuve d’identité conjugale et trouver un nouveau but à sa vie.

 

Comment la personne infertile ressent-elle la situation ?

 

Sentiment d’infériorité, de ne pas se sentir vraiment « femme » ou vraiment « homme », et sentiment de culpabilité sont très souvent mêlés.

 

L’homme touché par l’infertilité peut rapidement percevoir un sentiment de castration, et ce d’autant plus si sa femme, blessée elle-même par l’absence de maternité, l’agresse plus ou moins ouvertement. Par ailleurs, il aura d’autant plus de mal à vivre sa propre stérilité s’il vit dans un milieu où la puissance et la virilité se mesurent au nombre d’enfants.

 

La femme touchée par l’infertilité ne vivra pas sa stérilité de la même façon suivant le milieu culturel auquel elle appartient (par exemple si on privilégie fondamentalement la maternité ou si on y apprécie les autres aspects de la féminité).

 

Et le conjoint, comment réagit-il face à l’infertilité de son partenaire ?

 

Le conjoint a parfois tendance à surprotéger la personne infertile, considérée comme malade.

Mais, d’autres fois, il y a conflit. La personne fertile se sent coincée entre son désir d’enfant et la culpabilité de ce projet devant l’impossibilité de le réaliser avec son conjoint.

 

L’infertilité peut-elle mener à des tensions au sein du couple ?

 

Des tensions conjugales existent avant tout diagnostic. Après, il n’est pas rare que l’un des deux partenaires blâme l’autre ou l’accuse de ne pas avoir le même engagement dans la prise en charge médicale, les traitements ou les examens.  On observe également combien le non dit peur s’installer entre les partenaires, l’un croyant protéger, épargner l’autre en ne parlant pas.

 

Chez la femme, difficile d’avoir du désir

 

Le plus souvent, il y a une inhibition du désir sexuel chez la femme, inhibition qu’elle dépasse pour atteindre son objectif d’avoir un enfant. La détérioration de la vie sexuelle chez les femmes infertiles est liée au fait qu’elles se sentent responsables de l’absence d’enfant. Ces dernières rattachent fertilité et féminité, d’une part, et sexualité et estime de soi, d’autre part.

 

Chez l’homme, une sexualité en panne

 

Souvent, l’homme ressent chez sa partenaire la « nécessité » d’avoir un enfant à tout prix, alors qu’il reçoit bien qu’elle « n’a pas envie » de lui et cela l’inhibe plus où moins nettement. En outre, que ce soit dans le cadre d’une insémination artificielle ou d’une FIV, l’homme est confronté à la masturbation. Cette expérience peut être plus ou moins bien vécue vis-à-vis de lui-même, de sa femme ou du personnel soignant.

 

Pourquoi le désir d’enfant remplace-t-il le désir sexuel chez les couples infertiles ?

 

Quand un couple est suivi pour stérilité, il effectue un véritable parcours du combattant. Le plus souvent, la recherche obsédante de l’enfant à venir amoindrit le désir. Cependant, cette inhibition est outrepassée pour atteindre l’objectif : avoir un enfant.

 

Les rapports sexuels deviennent un « moyen » et uniquement un « moyen » utilisé « volontairement » pour avoir un enfant. Ceci aboutit à une perte de qualité, de plaisir puis même du désir.

 

Quelle est l’influence des traitements et des examens sur la sexualité du couple ?

 

La satisfaction sexuelle est souvent altérée dès l’étape des examens du bilan d’infertilité des deux conjoints.

La diminution de la fréquence des rapports sexuels a été démontrée chez 93% des couples infertiles en cours de traitement dans des études récentes :

-Selon une moitié des couples, l’infertilité serait responsable de cette diminution.

-Selon l’autre moitié, cette diminution résulterait de l’obligation d’avoir des rapports à dates fixes.

 

 

 

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